Y.M.S. 24

 

 L’HISTOIRE

 

Les Y.M.S. ou Yard Mine Sweeper sont issus d’une fiche programme de dragueurs côtiers établie en 1940. En mars 1941 débute la construction du premier exemplaire, l’Y.M.S. 1, aux chantiers Henry B. Nevins de City Island (New York). La coque est en bois sur membrures métalliques avec des dimensions de 41,50 m par 7,50 m environ. Le déplacement total est de 320 tonnes et le tirant d’eau est assez faible (~ 1,85 m). La motorisation est assurée par 2 diesels General Motors de 600 CV chacun. La vitesse maximum est de 13 nœuds avec une autonomie de plus de 4500 km à 10 nœuds. L’armement consiste en 1 canon de 90 mm, 2 canons anti-aériens Oerlikon de 20 mm et de 2 lanceurs de charges sous-marines. L’équipage comprend 4 officiers et 29 marins.

Ces bateaux seront construits par de petits chantiers spécialisés dans les petites unités en bois tels les ‘trawler’ ou les ‘motor launch’. Leur seul défaut : trop chargés dans les hauts ce qui leur donne une tendance au roulis. Mais ces bâtiments sont destinés à opérer près des ports ou des sites de débarquement et ces piètres qualités ne les pénaliseront pas. Une des premières actions opérationnelles des Y.M.S. sera le nettoyage des ports de Jacksonville et Charleston en 1942, que les U-Boots mouilleurs de mines avaient visités.

Au total 561 unités seront construites dont un bon nombre sera fourni aux Britanniques ; Ce seront les B.Y.M.S. Après le deuxième conflit mondial, certains opéreront en Corée et un grand nombre sera cédé à diverses marines alliées : Pays-Bas, Grèce, Finlande, Egypte, Canada et France.

 

L’Y.M.S.24 qui nous intéresse a été lancé le 10 janvier 1942 aux chantiers Greenport Basin & Construction Co. Il a participé à la campagne d’Italie, puis au débarquement de Provence. Le 16 août 1944, lors d’une opération de dragage acoustique et magnétique de mines dans le Golfe de Fréjus en coordination avec d’autres bâtiments (Y.M.S.63 et Y.M.S.200) et un groupe de B.Y.M.S. britanniques, l’Y.M.S.24 heurte une mine par l’avant. L’explosion emporte tout le gaillard avant en projetant des débris qui causent des dommages sur le pont principal et font plusieurs victimes dont le Commandant. La cloison étanche avant ayant résisté le bateau ne coule pas. 2 navires proches (Y.M.S.63 et ML563 ou B.Y.M.S.22) lui portent assistance mais le britannique touche à son tour une mine. Finalement les survivants sont évacués sur un LCVP. L’Y.M.S.24 coule 6 h après la première explosion.

 

Voir l’article dans la rubrique documentations : ICI 

 

LA PLONGEE

 

L’épave de l’Y.M.S.24 se trouve à près de 1.400 m à l’ouest du Lion de Mer dans la Baie de Fréjus. La partie principale repose sur un fond de vase de 43 à 48 m.

La visibilité est souvent médiocre, ce qui ne facilite pas le repérage sur le site. De prime abord, si l’on n’a pas étudié l’épave, on a du mal à se retrouver dans cet enchevêtrement de ferrailles, bossoirs, treuils, mats, bobines d’enroulage et surtout de gros câbles nombreux qui serpentent partout. Au grès du parcours on tombe sur la cheminée ou les restes de la cabine. On se demande : Comment reconstituer un tel puzzle ?

De plus, il faut être vigilant car les débris métalliques sont agressifs et acérés.

C’est une plongée qui peut être rébarbative si l’on n’est pas amateur d’épaves. Pour ceux qui le sont, il faut y venir plusieurs fois afin de mieux comprendre ce capharnaüm et vraiment se faire une idée d’ensemble.

 

Documentation complète

Diaporama

Retour