YMS Auxiliary Motor Minesweeper

 

The wood-hulled YMS was a durable and versatile type ship originally designed and used for inshore mine sweeping including at amphibious landing sites. They also performed many other functions. They had the same general characteristics but varied somewhat in appearance.

YMS Auxiliary Motor Minesweeper Specifications (561 were built)

Wooden hull
Displacement: 320 tons (full displacement)
Length: 136'
Beam: 24'6"
Draft: 6'1"
Speed: 13 knots
Armament: One 3"-50, two 20-mm Oerlikons, two depth charge racks plus two extensions, two depth charge throwers
Complement: 4 officers, 29 enlisted men
Engines: Two General Motors Diesel engines.

 

Robert Jacob shipyard : un des chantiers qui construisirent les YMS et BYMS

 

 

Le 4 mars 1941 aux Chantiers Henry B. Nevins de City Island dans l’état de New-York est posé la quille d’un dragueur en bois.

Conçu par les ingénieurs de ce même chantier, le premier Y.M.S. (Y.M.S.1) est un navire de tonnage modeste (330 tonnes). Il dispose d'une autonomie de 2.500 miles à 10 nœuds. De faible tirant, le bâtiment est cependant bien motorisé (2 x 600 CV). En fait, il s’agit d’un compromis entre un "trawler" et un grand "motor Launch" dont le seul défaut réside dans ses superstructures trop hautes qui le rendent propice au roulis. Alors qu'il ne dispose pas de qualités nautiques extraordinaires, le Y.M.S. est plus particulièrement destiné à opérer près des ports et non en haute mer. Ces médiocres caractéristiques ne le pénaliseront pas.

Le Y.M.S. est doté d’un équipement conséquent afin de faire face à tous les types de mines existants :

    - Magnétique : coque en bois et câble électrique immergeable déclenchant à distance l’explosion de ce type de mine.
    - Acoustique : présence d’un tambour tracté immergeable imitant le bruit de machine d’un navire plus important.
    - A orin/contact : cochonnet et drague.

Une des premières actions opérationnelles des Y.M.S. concerne le "nettoyage" des ports de Jacksonville et Charleston aux U.S.A. (en 1942)  qui ont reçus la visite de U-boots mouilleurs de mines. Se distinguant sur tous les théâtres de la seconde guerre mondiales 561 Y.M.S. seront construits dont certains servirent en Corée. D'autres furent transférés à différentes marines alliées : Hollande, Grèce, Finlande, Egypte, Italie, Canada mais aussi et surtout à la marine française.

 

YMS 291 USS REEDBIRD

 

 

 

 

 

 

 

 

Equipage du YMS 425

 

Le YMS 24
(Exploré à partir de 1975)

Le navire

« Lancé le 10 janvier 1942 aux chantiers Greenport Basin & Construction Co, le YMS 24 était un petit dragueur de mines à coque en bois, de 42 m. de long, 280 Tx, à deux moteurs de 1000 CV, qui lui donnaient une vitesse de 12 noeuds.

450 de ces bâtiments furent construits au total pendant la guerre et la marine américaine en perdit 23, dont deux sur les côtes de Provence : YMS 21 et YMS 24. Certains seront remis à la France en 1944. L'armement était d'un canon de 76 et de deux canons anti-aériens.

Le YMS 24 participa à la campagne d'Italie, puis au débarquement de Provence.


Le naufrage

La perte du YMS 24, ainsi que celle du HMS/ML 563 sont relatés dans le rapport de l'officier survivant, le Lt John RCOX, le Commandant Samuel R. Pruett ayant péri dans l'explosion. En voici le texte :

[...] Dans la matinée du 16 août 1944, après avoir participé au débarquement allié sur les côtes de France, l'USS/YMS 24 était occupé à un dragage acoustique et magnétique de mines dans le golfe de Fréjus, en compagnie du YMS 63 et du YMS 200 Le YMS 63 servait de guide, avec YMS 24 à bâbord et YMS 200 à tribord, à 450 m. de distance.

L'officier commandant le YMS 63 était le chef de la formation et obéissait aux ordres du commandant de la 17e division de dragueurs.

YMS 24 avait sa traîne magnétique, et le dispositif acoustique fonctionnait, avec 22 m. de câble [...] La vitesse était de 9 noeuds. Entre 8 h 30 et 12 h 20 six mines magnétiques ou à combinaison furent neutralisées par cette formation.

Ce groupe de dragueurs magnétiques était en opération dans des eaux simultanément draguées par une formation de BYMS britanniques en ce qui concernait les mines à orins. Comme les BYMS étaient à quelque
distance derrière, on peut considérer que le YMS 24, étant sur le côté intérieur de la formation, se trouvait à l'extérieur des eaux draguées à 12 h 20.

À 12 h 20, YMS 24 entame un virage bâbord en réponse à un commandement, à peu près dans la position 43 24 15 N et 06 45 30 E, dans 52 mètres d'eau. Immédiatement après il y eut une explosion sous-marine soit directement sous l'étrave, soit un peu sur bâbord.

Cela eut immédiatement pour conséquence la destruction et la perte du tiers avant du navire, à hauteur du milieu du pont supérieur et de la cloison étanche entre l'avant et le poste de l'équipage. Une grande quantité de débris fut projetée du gaillard avant sur le pont principal, la plupart non identifiables, mais quelques uns provenant à l'évidence du local du Maître d'équipage, situé sur le côté tribord.

Le canot, situé sur l'arrière du gaillard à bâbord, fut brisé, et les radeaux considérablement endommagés. La plupart des dégâts subis sur les superstructures et vers l'arrière fut attribué à ces projections. Les ouvertures du navire furent bouchées pour le rendre le plus étanche possible. Toutes les écoutilles du pont principal et du pont inférieur furent solidement fermées. Les hommes étaient déjà en gilet de sauvetage et casque, par ordre du capitaine.

La force de l'explosion fit sauter apparemment les œuvres vives entre les membrures 43 et 61. Environ 30 minutes plus tard on constata qu'il y avait à peu près 75 cm d'eau dans le poste d'équipage avant et la chambre du compas. A cet instant, la cloison étanche restant à l'avant était apparemment intacte bien que la porte de communication fut ouverte par l'explosion à environ 7,5 cm du fond. Le niveau de l'eau fut estimé à environ 25 cm derrière cette porte. Aucune remontée d'eau dans la chambre des machines, dans la salle du générateur et les autres compartiments en arrière. Les machines du navire et le générateur continuèrent à fonctionner jusqu'à ce qu'ils fussent arrêtés, et le gouvernail étant à droite toute, le navire fit au moins deux tours complets sur bâbord avant de stopper. Le générateur de la drague continua à envoyer des impulsions jusqu'à son arrêt. Les générateurs du service de sécurité du navire furent arrêtés environ 10 minutes après l'explosion, quand on observa qu'il y avait un dégagement de fumée derrière le panneau du générateur, probablement dû à un court-circuit. Le chef mécanicien informa l'officier principal que la pompe de cale ne pouvait pas fonctionner du fait de la disparition de la partie avant de la ligne de prise d'eau. La pompe portative fut aussi abandonnée, car endommagée par des éclats qui détruisirent le local dans lequel elle était rangée.

Il n'y eut pas de gerbe à la suite de l'explosion, qui ne fut accompagnée d'aucune détonation exceptionnellement forte. La partie médiane du bateau fut soulevée au-dessus de l'eau et l'arrière submergé jusqu'au niveau du pont principal avant de se redresser et se stabiliser. Ensuite, le bâtiment reprit son équilibre avec un enfoncement graduel vers la proue.

Un amoncellement de débris et d'eau grasse entourait la partie avant du navire sur environ 10 m. La force de l'explosion prouvée par les débris projetés semblait avoir été concentrée au-dessus et sur le côté de la quille. Deux hommes, se tenant sur la plate-forme du canon avant, furent projetés à une distance de 30 à 50 m. sur tribord.

À partir de ces observations et de la situation des champs de mines avant et après l'explosion, il est probable que le sinistre et la perte soient imputables au heurt d'une ou plusieurs mines ennemies ancrées à 1,50 m ou moins. Peu de temps après l'explosion il fut certain que le navire pourrait se maintenir à flot un court laps de temps du fait de la flottabilité de ses compartiments arrières, bien qu'il soit enfoncé de l'avant, et on s'efforça de soigner les blessés, d'établir la liste des disparus et des morts, de détruire les équipements secrets et sauver les documents.

L'officier en second assuma le commandement dès que l'on découvrit que le Commandant avait été tué sur le coup à son poste sur le pont.

Environ 10 à 15 minutes après l'explosion, USS/YMS 63 et HMS ML 563 manœuvrèrent pour se trouver à couple et aider aux secours. YMS 63 accosta de son côté bâbord la poupe du YMS 24, et ML 563 de son étrave, à gauche du YMS 24.

Environ 20 minutes plus tard, une autre explosion retentit sous la poupe du ML 563 détruisant approximativement son tiers arrière. Cela eut sans aucun doute pour conséquence de nouvelles voies d'eau dans la coque du YMS 24 et une plus grande rapidité de remplissage de ses compartiments.

YMS 63 repéra à ce moment deux mines sous la surface apparemment dans la ligne de route et s'éloigna avec les blessés et les survivants qu'il avait déjà embarqués. Cette action fut considérée comme logique et nécessaire par les officiers restés sur les deux bâtiments sinistrés.

Environ 40 minutes plus tard, un LCVP fut envoyé à travers le champ de mines et évacua les survivants et les blessés restant sur les deux navires.

L'ordre d'abandonner YMS 24 fut donné après qu'il fut constaté qu'il s'enfonçait fortement de l'avant, qu'il n'y avait aucun moyen d'épuisement de l'eau et qu'il y avait d'autres mines situées à proximité, avec le danger que cela représentait pour le personnel restant à bord.

Il n'y avait aucune raison de sauver les biens du gouvernement ou des effets personnels si l'on considérait l'encombrement du LCVP avec les hommes qui y étaient blessés ou mourants. Autant que l'on sache aucune tentative de sauvetage ne fut effectuée par les équipes de sauvetage du fait du danger que représentaient les mines pour leurs navires.[...]

Environ six heures après la première explosion, YMS 24 coula dans environ 18 à 27 mètres d'eau en position 06 44 45 E et 43 24 45 N. L'heure exacte et la position ne purent être précisées car la visibilité était diminuée par les émissions de fumée de cette zone."


Remarque

Les péripéties de ce double naufrage ont été vérifiées en général par nos plongées l'officier survivant déclare que le navire était en action de dragage. Le dispositif est en effet en place sur le pont. Le tambour du câble de drague est vide. L'explosion à l'avant a vraiment coupé le navire en deux parties.

Il y a au fond une grande épave coupée net au niveau d'une cloison étanche et, un peu plus loin, un bloc informe qui correspond au gaillard d'avant. Sur la cloison étanche avant, les portes sont fermées. Le navire était à droite toute, le gouvernail est en effet sur cette position sur l'épave. Les tentatives de pompage de l'eau sont attestées par la présence d'un groupe moto-pompe sur le pont, crépine dirigée vers la salle des machines, tuyaux épars sur l'épave. Mieux encore, nous avons retrouvé une montre de bord bloquée à 12 h 12 alors que l'officier affirme que l'explosion eut lieu à 12 h 20.

Le coffre-fort du bord où devaient se trouver les papiers secrets était ouvert. À l'intérieur il ne restait plus que les calques des chenaux de sécurité des champs de mines de "Caroline".


Qu'est devenu le YMS 24 ?

Ce dragueur est à environ 1400 mètres à l'Ouest du Lion de Mer, dans la baie de Fréjus. Une bonne enseignure vers l'Est : le sémaphore du Dramont est à la verticale exacte de la dernière petite roche à droite, au large de la pointe Sud de Santa-Lucia, pointe qui, vue du site de l'épave se confond avec l'extrémité droite du Lion de Mer. Vers la base aéronavale, le clocher de Fréjus est sur un appontement rouillé ou sombre, au tiers gauche d'un long hangar gris, aux nombreuses fenêtres. Ces alignements concernent la partie centrale arrière, tandis que l'avant, méconnaissable, gît 400 mètres plus au large, par 52 mètres, pyramide de tôles couvrant une surface de moins de 10 m. par 10 m.

La partie principale, donc, conserve encore sa forme, bien que toutes les planches aient disparu du bordé. L'explosion a coupé net la proue au niveau de l'avant de la cabine. Le navire est légèrement penché sur tribord, et les superstructures, cabines, mâts, cheminée, armement ont versé sur ce côté. Le centre du navire, par 43 mètres de fond, est occupé par un amas de ferrailles sans ordre, mais on observe encore bien les cheminées, les canons et les salles des machines qui sont en bon ordre.

La partie arrière est occupée par des dispositifs de dragage : treuils, énormes bobines d'enroulage de plusieurs mètres de diamètre, câbles, bossoirs et leurs énormes poulies. Une motopompe portative est recouverte de filets. Le bois est pourri et le jour entre à travers le bordage et le pont disloqué. Les vestiges métalliques sont rouillés et dangereux. Les manches à air sont disloquées. Un trop grand nombre de fils électriques, de cordes de mouillage, de fils d'acier, de tuyaux d'incendie, de filets en nylon rendent cette plongée délicate et dangereuse, d'autant plus que la visibilité est en général mauvaise, de l'ordre de un à deux mètres, exceptionnellement supérieure à cinq mètres, et que le fond se trouve à 48 mètres. Le courant est nul, ce qui n'arrange pas la visibilité.

L'avant du navire se trouve au large, vers le sud-sud-est par 52 mètres de fond. Il ne reste absolument rien d'intact sur cette grosse pyramide de ferraille qui monte jusqu'à 46 m. Seuls quelques détails attestent son appartenance au YMS : mêmes échelles, coque en bois. Il est impossible de reconnaître un gaillard d'avant, car tout est tordu et cassé.[...]>> (1)

(1)- "Naufrages en Provence" (N° 8) de J.-P. Joncheray (p. 486 à 490)




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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