Le NAHOON

   

L’HISTOIRE

 

Ce bateau a été conçu par les ingénieurs du Service Central des Phares et Balises en 1909, pour remplacer le bateau baliseur Eclaireur de la Gironde affecté à l’entretien du balisage et au ravitaillement des feux flottants et phares à l’embouchure de la Gironde. Après accord du ministère, la construction est confiée aux Ateliers et Chantiers de la Loire. Mais la construction a lieu sur un site bordelais et le lancement est effectué en 1911. Après une campagne d’essai satisfaisante le Quinette de Rochemont est basé à Royan. A l’époque sa longueur est de 41m hors tout (38m poupe à proue) pour une largeur de 6,80m et un tirant d’eau maxi. de 2,80m. Construit en acier, la propulsion est assurée alors par 2 chaudières et une machine compound entraînant 2 hélices, lui autorisant une dizaine de nœuds.

En 1948, on envisage de le transférer Outre-mer sur Madagascar. En octobre 1950, il est renommé Masoala (région du nord-est malgache), mais début 1951, son départ est repoussé et il subit une refonte à Bonneuil aux Chantiers de la Haute Seine. A cette occasion, les chaudières et la machine à vapeur sont remplacées par 2 moteurs diesel 6 cylindres SULZER de 240CV. Après des essais à la mer, il est convoyé en avril 1952 vers Pointe à Pitre en Guadeloupe. Il est alors rebaptisé Caraïbe et prend son service sous le commandement de M. Hascoët. Il sillonne les Caraïbes et après des campagnes en Guyane et Martinique il passe en carénage à Fort de France. En 1963, il est désarmé et le Marius Boutet le relève.

Après quelques années passées à Pointe à Pitre au quai des Ponts et Chaussées, il est vendu à un ferrailleur qui commence à découper les superstructures, le pont et  démonte les moteurs. Mais en septembre 1966, le cyclone Inès passe par là causant la mort de 27 personnes et occasionnant d’importants dégâts. Le Caraïbe a rompu ses amarres et se retrouve échoué dans la baie !

En 1967, un certain Henry Wakelam rachète la coque, une hélice et les moteurs. Appelé Lucifer temporairement, le bateau est rafistolé tant bien que mal. Il souffre d’importants problèmes de corrosions. Un troisième mât est greffé, car il est envisagé d’en faire une école de croisière sous le nouveau patronyme de Nahoon. Enfin après des travaux à la Martinique, il peut vraiment naviguer. En 1976, suite à des soucis d’enregistrement  auprès des Affaires Maritimes, le bateau va descendre vers Ste Lucie et Trinidad et Tobago et y naviguer jusqu’à fin 1978. Ensuite, il va revenir à Fort de France et rester amarré à Californie où il subira plusieurs cyclones sans trop de dommages. En 1984, Henry revend le bateau, où il vivait avec sa famille, à des métropolitains qui souhaite en faire un bar restaurant. Mais faute d’obtenir les autorisations, le Nahoon va pourrir une dizaine d’année à quai.

Dans le courant des années 1990, le COREMA (Comité Régional Martinique de plongée) est à la recherche d’un navire pouvant servir de récif artificiel. Après une tentative infructueuse sur un bâtiment réformé de la Marine Nationale, il se retourne vers le Nahoon qui, après de longues démarches et une dépollution en règle, est immergé volontairement le 2 octobre 1993 sur un fond de sable par 35m dans la Baie de Fort de France au large de la Pointe de la Baleine.

 

Pour rappel, les noms successifs :

 

Le Quinette de Rochemont   (1911)

Le Masoala                            (1950)

Le Caraïbe                             (1952)

Le Lucifer                              (1967)

Le Nahoon                             (1974)

 

LA PLONGEE

 

L’épave repose bien droite, parallèle à la côte et la proue orientée à l’est, sur un fond de sable et graviers par 35m. Des 3 mâts, seul l’avant subsiste aujourd’hui. L’arrière a été arraché lors de l’opération d’immersion, tandis que celui du milieu a subi le cyclone Leny fin 1999.

La découverte du site est tout de suite intéressante avec le mât qui culmine à 12m et qui déjà, à lui seul semble focaliser de la vie. Même si cette épave n’a pas d’intérêt historique, car elle n’est pas ‘naturelle’ pour les amateurs de tôle, elle remplit son rôle de récif à merveille. Et puis, le spectacle d’un bateau surgissant des profondeurs est toujours appréciable, d’autant que la visibilité est bonne ... malgré l’abondance des poissons de ‘toute écaille’ !

La colonisation de l’épave a été plutôt rapide. La faune fixée est abondante avec des éponges, gorgones et quelques anémones, notamment sur la poupe qui semble concentrer la vie. Les poissons y sont présents avec une belle densité ; Gorettes, demoiselles, anthias, vivaneaux et même souvent un barracuda se disputent l’espace, près de la barre maintenant détachée de son support. Dans le bleu, à proximité on observe des lippus, pagres et carangues.

Question tôle, l’épave est petite et un peu insolite dans son apparence ; voilier mais coque qui n’y correspond pas vraiment … et le beaupré qui fait un peu verrue… on sent que la bête n’était pas de pure race. Mais y faire un tour est tout de même sympathique, bien qu’elle n’ait pas l’aura des épaves du nord.

Une plongée à faire au nitrox, un EAN32 est parfait et laisse tout loisir de faire le tour du site, de contempler la faune et d’aller jeter un œil aux hélices, aux moteurs au guindeau et aux cales.

 

        

Liens : 

Club de plongée associatif PaPa D’lo Plongée à Saint Pierre         http://www.papadlo.com

Article dans la rubrique Documentation sur les YMS     

 

    

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