L'Umbria
HISTOIRE
Ce cargo mixte italien long de près de 153m par 18m environ pour 10.076 tonnes a été construit par les chantiers navals Rieherst Schiffswerk de Hambourg (Allemagne) et lancé en décembre 1911 sous le nom de ‘Bahia Bianca’. Il pouvait transporter 2000 passagers en deux classes ainsi que 9000 tonnes de fret. La propulsion était assurée par cinq chaudières qui alimentaient deux machines à triple expansion d’une puissance totale d’environ 4300CV qui lui permettait une vitesse maximale de 12 nœuds.
Entre 1912 et le début de la 1ière guerre mondiale, il assure une ligne entre Hambourg et l’Amérique du Sud. En 1914, il est bloqué dans le port de Buenos Aires et acheté en 1918 par le gouvernement argentin. En 1935, le gouvernement italien l’acquiert et le rebaptise ‘Umbria’. Il est transformé en transport de troupes et effectue seize rotations vers les colonies italiennes de l’Afrique de l’Est (Somalie). En 1937, il est acquis par la compagnie Lloyd Triestino et parcourt la Méditerranée.
Pour son dernier voyage, sous les ordres du capitaine Lorenzo Muiesan, il charge de l’armement (bombes, obus, détonateurs, véhicules et pièces de rechange dont des moteurs d’avion en étoile et des capotages) dans différents ports italiens. Début juin 1940, alors que le second conflit mondial est déclaré, l’Italie est encore neutre et l’’Umbria’ emprunte le canal de Suez contrôlé par les britanniques. Le 9 juin, il arrive en vue de Port Soudan et le HMS Grimsby de la Royal Navy le force à mouiller sur Wingate Reef. Le lendemain, le capitaine apprend par la radio éthiopienne, l’entrée en guerre de l’Italie. Rapidement il met au point le sabordage du navire sous le couvert d’un exercice d’évacuation. Les différentes plaques d’obturation des prises d’eau sont brisées et la cause est entendue. L’équipage et les personnes à bord sont évacués sans dommages au cours de l’exercice autorisé par les autorités anglaises.
DESCRIPTION
L’’Umbria’a coulé sur un fond de 36 m environ en se couchant sur bâbord le long du récif. Les bossoirs tribord affleurent la surface et le bord de la coque est à 3 m sous la surface. Les mâts ont cédé et reposent sur le coté bâbord. La cheminée s’est affaissée du même coté le long des superstructures. La bonne visibilité ainsi que l’excellente luminosité ambiante permettent d’apprécier cette épave en en très bon état à sa juste valeur. Plusieurs parcours sont possibles mais classiquement on peut survoler le château puis en allant vers la poupe, voir les treuils, les ouvertures des cales et les ponts promenade de l’arrière. Ensuite on découvre le gouvernail, l’imposante hélice quadripale tribord avec son étambot. Puis on peut passer sous la coque dans une faille du récif pour aboutir au niveau des cales arrières contenant encore des bombes. Dans la cale n° 3 à l’avant, se trouvent outre des matériaux les deux voitures Fiat 1100 ballila. Dans la seconde sont empilés des sacs de ciment et le fond est jonché de débris divers : fils électriques et bouteilles. La cale n° 1 vers la proue recèle des rouleaux de fil et des pneumatiques. Enfin pour ceux qui souhaitent s’aventurer dans les entrailles de la bête, la salle des machines est accessible à partir du château. En furetant un peu, on voit encore les cuisines et des sanitaires. Enfin parcourir les coursives inclinées avec les rais de lumières est vraiment inoubliable !
Plusieurs plongées sont nécessaires pour se retrouver dans cette grande épave. De plus elle est bien colonisée et constitue une sorte d’extension du récif fort appréciée de maints espèces habituelles : coraux, polypes, anémones, mais aussi poissons clown, demoiselles, murènes et mérous.
Enfin un mélange Nitrox EAN32 peut convenir sur ce site si l’on reste dans la limite des 35m.