Le U 171

Ile de Groix

L’HISTOIRE

 L’U-171 est un sous-marin de type IX-C à long rayon d'action. Il a été construit à Brême au chantier Deschimag A. G. Wesser entre le 1er décembre 1940 et le 22 juillet 1941. Cette classe de U-boot a succédé au type IX-B et peut emporter 43 tonnes de fuel supplémentaire. Il mesure 76,80 m de long par 6,80 de large, 9,40 m de hauteur et 4,70 m de tirant d'eau. Il déplace 1120 tonnes en surface et 1262 en plongée.

L’armement est constitué de 4 tubes lance-torpilles de 533 mm en proue, de 2 en poupe avec un approvisionnement de 22 torpilles. Une pièce de 10,5 cm S.K. C/32 pourvue de 110 obus se trouve sur le pont avant tandis qu’une pièce antiaérienne de 3,7 cm S.K. C/30 est positionné sur le pont arrière. Un affût de FLAK 20 mm C/38 d’origine Rheinmtall Borsig est prévu à l’arrière du kiosque.

La propulsion de surface est assurée par 2 moteurs diesel 6 cylindres MAN de 2200 CV unitaire. Pour la plongée, 2 moteurs électriques SSW de 500 CV prennent le relais. Le type IX-C peut filer à 18,3 nœuds en surface et 7,3 nœuds en plongée. Son autonomie est de 13.450 milles à 10 nœuds en surface et de 63 milles à 4 nœuds en plongée.

L’U-171 a été admis au service actif le 25 octobre 1941 et affecté à la 4ème flottille basée à Stattin (Pologne) comme bâtiment école sous le commandement de l’Oberleutnant Zur See Gunther Pfeffer (1914-1966).

A l’issue de la phase d’entraînement, il est affecté à la 10ème flottille de Lorient le 1er juillet 1942. Il est envoyé peu après en mission dans le Golfe du Mexique. Après être passé au sud de la Jamaïque, il arrive dans le secteur du port de Tampico au Mexique. Le trafic est rare depuis l’instauration du système des convois. Ce n’est que le 26 juillet 1942 qu’il peut torpiller avec succès un bateau, le vapeur Oaxaca (4351tx). Puis le 13 août, le pétrolier R. M. Parker Jr (6779tx) est envoyé par le fond et ensuite le 4 septembre un autre pétrolier, l’Amatlan (6511tx) subit un sort identique.

Un peu après l’U-171 reçoit l’ordre de regagner sa base de Lorient et le 1er octobre, au large de la Louisiane, il va essuyer l'attaque à la bombe d'un Grumman J4F-1 Widgeon des Coast Guard qui patrouillait. L'équipage sera crédité du sous-marin U-166 et décoré de la DFC. Mais en juin 2001, lors de travaux d'exploration pétrolière, l’U-166 sera découvert et après des recherches sa perte attribuée au PC-556 (Patrol Coastal vessel). En fait le Widgeon avait attaqué l’U-171.

Le 9 octobre 1942, il a rendez-vous à 50 milles à l’ouest de Lorient avec une escorte chargée de le ramener à bon port. Il est un peu en avance et seul un Ju52/3mg7e Minen Such cercle sur zone pour nettoyer la zone des mines magnétiques que les anglais mouillent régulièrement. Pfeffer décide tout de même de s'engager sans attendre le Speerbrecher et la flottille de protection et vers 13h30, à peine à 3 milles de la pointe de Pen Men au nord de l'île de Groix, l'U-171 déclenche l'explosion d'une mine. La voie d'eau est très importante. Aussitôt l'ordre d'évacuation est donné et 13 hommes parviennent à quitter le bâtiment avant qu'il ne coule. Mais 36 sous-mariniers sont encore bloqués. Le submersible s'immobilise violemment sur le fond rocheux par 40 m. Le Speerbrecher 134 finit par arriver et récupère les survivants. Les secours attendent et des hommes finissent par remonter avec leur appareil respiratoire de secours, les Tauchretter de Dräger ; Ils ne seront que 17 à retrouver la surface. Le bilan est lourd : des premiers rescapés 2 se noient et de ceux qui ont réussit à remonter, un décède des brûlures aux poumons causées par l’entrée d’eau dans la cartouche filtrante de son Tauchretter. Sur les 49 membres d’équipage, 22 sont morts ou disparus

Le Kapitänleutnant G. Pfeffer prendra ensuite le commandement de l’U-170 avec une grande partie des rescapés et il effectuera 3 patrouilles jusqu'en juillet 1944. Il commandera ensuite l’U-548 jusqu'à fin 1944. Mais aucune victoire ne viendra s'ajouter au tableau de chasse acquis avec l’U-171.

 LA PLONGEE

Cette épave est un des must de la côte Atlantique, car les sous-marins allemands ne sont pas si fréquents que cela. Celui là a de plus une histoire tragique, même si c'est le destin de ces engins.

Quelles que soient ses opinions et idées sur la guerre, il faut garder à l'esprit que c'est un sanctuaire. La pénétration est d’ailleurs interdite, mesure qui a tendance à se généraliser sur les épaves perdues en action de guerre avec le principe d’extra-territorialité.

Après avoir mouillé une gueuze, c’est la descente dans le vert. Ici la visibilité peut être très variable et si on a la chance de ne pas devoir coller à la tôle pour y voir, alors c'est vraiment une belle plongée. Certes le temps a fait son œuvre mais toute la partie arrière jusqu'au couple devant le kiosque est cohérente. La double coque a disparu, mais on reconnaît les différentes parties.

Le clou est l’optique du périscope de navigation toujours présente. Le périscope d’attaque a disparu (probablement chez un amateur). Dans le kiosque, l’écoutille d’accès (turmluk) est ouverte, ce qui permet d’apercevoir l’intérieur. En allant vers la poupe, on note les tuyaux d’aspiration des moteurs diesel, l’embase du canon de Flak 3,7 cm, l’écoutille de chargement des torpilles, et détachés les extrémités des 2 tubes lance-torpilles arrières. Une des 2 hélices est visible, mais endommagée.

Si une plongée suffit à cette partie arrière, il faut en consacrer une aux vestiges disséminés sur l’avant. On y trouve notamment, entre les tôles, les 4 tubes lance-torpilles, le canon de 10,5 cm et son embase, des bouteilles d’air comprimé et une des ancres avec un tronçon de chaîne.

Si la faune n'est pas très présente et la tôle exempte de toute colonisation, ce n’est pas l’important. On ne vient pas ici pour ça, mais simplement pour voir et témoigner sur les vestiges d’un acteur parmi tous les événements intervenus durant ces sombres années.

Ici l’utilisation d’un Nitrox à 30% convient parfaitement.

 

 

 

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