Le TOGO  ex Ville de Valence

  L’HISTOIRE

 Ce cargo en acier de 76 m par 10 m environ pour une jauge de 1339 tonneaux a été lancé le 30 août 1882 par les chantiers R. Thompson & Sons de Sunderland (Angleterre). Il est propulsé par une chaudière et une machines à deux cylindres de 460 CV entraînant une hélice à quatre pales qui devait lui autoriser une vitesse d’une dizaine de nœuds. Le navire est de plus gréé en trois-mâts goélette pour épauler si nécessaire la machinerie. De conception moderne pour l’époque, il possède des cloisons étanches. Il est servi par un équipage de 22 à 28 hommes.

Il a été commandé par l’armateur havrais Eugène Grosos pour la Compagnie Havraise Péninsulaire de Navigation à Vapeur qui le baptise Ville de Valence. D’autres unités faisaient partie de cette grosse commande : Villes de Metz, Cadix, Tarragone et Palerme.

Il va assurer des liaisons entre la Métropole et les colonies dont Madagascar et transporter céréales, fruits et vin. La Compagnie Havraise se développant renouvelle sa flotte et vend le Ville de Valence en 1907 à la Compagnie italienne Becchi et Calagno de Savone qui l’appelle Amor. En 1912, la compagnie Ilva de Gènes l’acquiert et le nomme Togo. Il va devenir charbonnier et traverser la Grande Guerre sans dommage jusqu’au 12 mai 1918.

En convoi avec trois autres cargos, au niveau de la Baie de Cavalaire, il heurte une mine sur l’arrière. L’explosion est dévastatrice, la poupe de détache vers le tiers de la coque et coule rapidement. Le reste va rester à flot quelque temps et dériver avant de sombrer à son tour.

Il semble que le sous-marin UC-35 (En fait U-75 autrichien par son positionnement en Adriatique) était passé par là et avait semé ses mines quelques jours avant.

 LA PLONGEE 

L’épave a été découverte en 1977 par un biologiste de Cavalaire, R. Calmes. L’identification a été menée à bien par J.P. Joncheray.

Le site est protégé et à part la gestion de la profondeur, c’est une plongée sans problèmes qu’il faut simplement bien préparer. Il faut éviter de plonger trop tôt afin de bénéficier de toute la lumière solaire.

Ensuite c’est l’émotion de la découverte du vieux cargo. La coque est intégralement couverte de gorgones et repose sur un fond de sable grossier à 56 m à l’avant. La vision de la proue avec son étrave droite et imposante est toujours un moment magique. Les ancres à jas mobiles à poste et la grue de capon lui donnent un cachet certain. L’ensemble est massif, renforcé par les superstructures basses. Un petit tour par les soutes où se trouve encore le charbon, un coup d’œil sur le treuil et on enchaîne par une ballade dans les coursives, à claire voie où les gorgones sont omniprésentes. A voir aussi la base de la cheminée, la cuisine, les sanitaires et les bossoirs fièrement dressés. On arrive vite à la cassure, sur 60 m environ, qui permet d’accéder à la vaste salle des machines … mais attention à la profondeur !

Pour la poupe, à 300 m de là environ, c’est une autre histoire. Elle repose à plus de 65 m. L’état est assez dégradé, tandis que l’hélice est partiellement enfouie. C’est un site utilisé maintenant pour les validations de plongées Trimix.

Ici l’utilisation du Nitrox ne convient pas, mais une décompression à l’oxygène ou au mélange suroxygéné est vivement recommandée.

 Bibliographie :       100 épaves en Côte d’Azur    A.& J.P. Joncheray     Editions Gap

 

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