Le Prophète

L’HISTOIRE

Ce petit cargo mixte en fer de 41,98 m par 7,42 m environ pour une jauge de pratiquement 200 tonneaux était à propulsion mixte. Il a été construit par l’atelier de la Tuilerie Charles Reynaud et Cie de Sète en 1853.

La propulsion était assurée par deux chaudières et une machine à deux cylindres de 80 CV entraînant une hélice à pales triangulaires. Deux mâts permettent d’établir une voilure latine auxiliaire pour compenser le mauvais rendement et la faible puissance de la machinerie.

Il est francisé à Marseille le 10 mars 1853 par la société Cohen & Compagnie qui va le faire naviguer sous les ordres du capitaine Taillavigne. Le 8 juillet 1857, le petit vapeur est revendu à MM. Mourou et Compagnie pour la somme de 70.000Fr (Nous sommes sous le second Empire). Il va desservir, sous les ordres du capitaine A. Cotton, des lignes à destinations de l’Algérie et notamment Bône et Philippeville.

Le 28 mars 1860 vers 9h, à l’est du Cap Lardier, il est victime d’un incident machine (Tige des tiroirs cassée) et une voie d’eau se déclare. il commence à s’enfoncer et rapidement décision est prise d’évacuer le bateau pour gagner la baie de Briande proche. Les dix-huit hommes d’équipages et les cinq passagers sont saufs. La cargaison de 2000 sacs de blé, 40 barriques d’os et cornes, 250 balles de chiffons, de balles de laine, de peaux de bœufs et de mouton, de 2 malles de corail et 2 caisses de tabac est perdue. Seules les 90 balles de liège et des barriques vides sont récupérées.

 LA PLONGEE 

Il ne subsiste que peu de choses de ce petit bateau, mais cela forme un ensemble intéressant car c’est un témoignage de la construction métallique du milieu du XIX ème siècle. On en est au début et la technique s’inspire encore des principes de l’architecture et de la construction en bois. L’ensemble repose sur un fond de sable grossier par 34 m qui rend le site lumineux. Les posidonies entourent le site. En arrivant, on remarque tout de suite les deux chaudières avec leur dôme ainsi que la grande roue d’équilibrage. Les restes de la machine sont au milieu. La coque est maintenant complètement ouverte et étalée sur le sable, enfouie par endroits. Les membrures et varangues au milieu des tôles sont bien visibles. A l’avant le treuil et les ancres à jas méritent notre attention, tandis que sur la poupe, le gouvernail avec sa mèche et l’hélice à pales triangulaire sont à voir. A noter l’arbre de transmission et des bossoirs encore vaillamment dressés !

Une plongée suffit à parcourir l’ensemble, mais il n’est pas interdit de revenir pour fouiner et regarder de plus près les détails de construction de cette pièce unique. Et puis l’ambiance est vraiment magique avec ce petit monument à la technique de la vapeur.

Enfin la classique faune méditerranéenne est présente sans être envahissante.

Ici l’utilisation d’un Nitrox EAN32 convient parfaitement. 

Bibliographie :       100 épaves en Côte d’Azur     A.& J.P. Joncheray     Editions Gap

 


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