NADIA CANDELA

  

L’HISTOIRE

 

C’est un chalutier à coque métallique de 28,40m par 6,80m pour une jauge brute de près de 148 tx. Il a été construit par les Ateliers et Chantiers de la Perrière à Lorient en 1963. C’est le troisième d’une série de huit bateaux. Il est propulsé par un moteur diesel Baudouin DP12 de 600CV.

Il est immatriculé à Lorient le 3 octobre de la même année (L2113). Il débute sa carrière sous les couleurs de l’armement Candela avec le nom de Nadia Candela. Il est vendu le 29 mai 1968 à une petite société d’exploitation constituée de quirataires et rebaptisé Nadia en juin 1969 avec l’immatriculation L5366.

Après une saison sans histoire, le Nadia quitte Concarneau, le 4 mars 1970 peu avant 9h, pour rejoindre son port d’attache, Etel. A la barre, le patron Eugène Rio (42 ans), accompagné d’Edmond Moysan (29 ans) mécanicien et André Le Formal (22 ans) matelot. La météo s’est dégradée avec un vent de nord-ouest à 35 nœuds et une mer formée et houleuse. Tout se passe bien, mais vers 10h, le bateau prend une gîte plus prononcée et embarque un bon paquet de mer qui le fait se chavirer. Le Formal arrive à se dégager de la cale tandis que Rio sort de la timonerie et réussit à mettre à l’eau le container du canot. Mais le mécanicien Moysan reste coincé à l’intérieur et le bateau s’enfonce. L’étrave va restée émergée quelques heures. Deux heures après l’accident, la gabare Le Grillon de la Marine Nationale arrive sur site, alertée par une fusée de détresse aperçue un peu avant. Les deux marins sur leur canot sont récupérés à quelques miles de là.

Personne ne s’explique l’accident, car le bateau péchait régulièrement en mer d’Irlande. L’enquête qui suit n’apporte pas de réponse claire, ce qui pourrait supposer un défaut de conception. Le constructeur lorientais procède alors à des simulations et des tests pour expliquer l’accident. La raison rationnelle qui ressort est un déplacement de carène liquide dans les soutes. Cela aurait eu pour effet d’amplifier la gîte du chalutier et de provoquer sa perte.

 

 LA PLONGEE

 

Le site a été découvert en août 1995 par des plongeurs de l’Expédétition Scyllias. Auparavant, le SHOM ne la positionnait pas précisément. Il semble cependant que des visites avaient déjà eu lieu à diverses reprises car certains éléments de la timonerie avaient disparus.

L’épave du Nadia repose sur un fond de vase par 47m, couchée sur bâbord avec une inclinaison de près de 45°. Elle est en bon état et assez petite, on peut aisément en faire le tour. La plongée sera plus agréable si la visibilité permet de prendre un certain recul. Mais la zone, très fréquentée par les bateaux de pêche peut prendre une turbidité intense pour des périodes plus ou moins longues en raison de courants peu importants. De nombreux fils de nylon, bouts de filets et hameçons traînent et il faut donc être d’autant plus attentif que l’on est obligé de se coller au site pour y voir !

A noter les ancres, les potences de réa de fune, les panneaux de cale, le mat couché et le treuil devant la timonerie. Le nom du bateau y est encore visible. Un petit tour sur l’hélice et la poupe où là aussi le nom du chalutier figure toujours.

La faune n’est pas abondante, mais à vrai dire ce n’est pas l’attrait du site. Il y a des roches sur Groix plus adaptées. On vient ici pour une ambiance particulière, découvrir les vestiges d’un passé encore récent que seules les visites de passionnés préservent d’un oubli certain. Et puis il faut se souvenir que cette épave est aussi la sépulture d’un jeune marin.

  

Bibliographie :         Les messagères de l’histoire  de J. L. Maurette et P. Veillon      Keltia Graphic   Editions des montagnes noires

                                                                                                                                         Subaqua de mars 1997

Diaporama

   

 

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