MV KIMON M

 L’HISTOIRE

 C’est un cargo vraquier grec de 106m par 14,80m environ et 6,80m de tirant d’eau pour un déplacement de 3714 tonnes. Il a été construit par les chantiers HC Stülcken & Sohn de Hambourg et lancé en 1952. Il est propulsé par un moteur diesel quatre temps de 8 cylindres d’origine MAN, entraînant une hélice à quatre pales. Sa configuration est classique pour l’époque : quatre cales réparties par paire de part et d’autre de la superstructure centrale. Il va porter le même nom de Kimon tout au long de sa carrière. Le M a été ajouté par le dernier propriétaire, l’armateur Ianissos Shipping Co. qui va l’exploiter sous pavillon panaméen.

En décembre 1978, le Kimon M charge 4500 tonnes de lentilles dans le port turc d’Iskenderun puis appareille pour Bombay en Inde via le canal de Suez. Quatre jours plus tard il est en Mer Rouge et commence la descente. Le 12 décembre, alors que le capitaine prend un peu de repos, le cargo sous les ordres du second, entre en collision avec le récif de Sha’ab Abu Nuhas à pleine vitesse. Le bateau se retrouve partiellement sur le platier. Peu après, le MV Interasja qui se trouve dans les parages vient lui porter assistance et récupère tout l’équipage sans incident.

Lloyd’s List – for 13 december 1978 :

KIMON M (Panamaniam). Port Saïd, Dec. 12 - MV KIMON M, Iskenderun for Bombay with about 4,500 tons of lentils, reported stranded near Safaga, exact position still to be ascertained. All crew reportedly abandoned vessel and rescued by MV Interasja, arriving Suez Dec 13-14 (Note Kimon M had passed Suez Dec. 10)

Lloyd’s List – for 14 december 1978 :

KIMON M (Panamaniam). London, Dec. 12 – Kimon M struck wreck in position lat. 27 35N, long. 33 55 E. Strait of Gubal. Vessel requires tug assistance on Lloyd’s open form (See issue of Dec. 13)

On remarque sur le premier rapport du Lloyd’s que la position initiale du naufrage était estimée plus au sud. Enfin sur le second, le Kimon aurait accroché une épave … laquelle ? Le Chrisoula n’a sombré qu’en août 1981 … presque trois ans plus tard ! Mais la position fournie correspond bien à la partie nord est du récif de Sha’ab Abu Nuhas.

Il va rester ainsi plusieurs jours et une partie de la cargaison de lentilles va être récupéré. Sous la pression des éléments, la partie avant se dégrade et finit par se disloquer, pendant que la coque s’incline sur tribord. Une opération de récupération du moteur est menée avec un remorqueur. La coque est découpée côté bâbord sous les superstructures et la majeure partie de l’ensemble propulsif est récupéré.

Enfin, la coque finit par glisser le long du tombant La poupe inclinée sur tribord à 45° par 32m est séparée du reste de la coque qui elle est pratiquement retournée.

  LA PLONGEE

 Ici aussi l’immersion se fait sur la poupe de façon à éviter la proximité du récif pour les semi-rigides.

Cette poupe ressemble comme une sœur à celle du Chrisoula son voisin à l’ouest. Cela tient à l’origine commune : chantiers navals allemands et construction du début des années cinquante. C’est aussi la raison de la confusion qui règne parfois entre les noms donnés à ces épaves pourtant récentes, sans parler des appellations fantaisistes (Seastar ou Olden). Ainsi le Kimon est appelé parfois ‘lentil wreck’ par les égyptiens.

Dès que l’on va vers l’avant, le Kimon se différencie du Chrisoula. Ici la coque est pratiquement retournée. Il y a bien aussi un mât de charge, avec des treuils à la base, lui aussi à l’horizontal, mais les superstructures sont inclinées à plus de 135° sur tribord.

Si l’on plonge en matinée, toutes ces parties sont sombres, donnant un aspect encore plus lugubre à l’ensemble qui est assez peu colonisé. Au-delà de la timonerie, il ne restent des cales 1 et 2 et de la proue que des débris épars, répartis sur le fond et le tombant.

Une plongée à faire au Nitrox EAN32 seulement si on ne souhaite pas avoir une PPO2 dépassant 1,4bar.

 Bibliographie :

Epaves en Mer Rouge  White Star Publishers / Gründ

     

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