L'Espingole

Histoire 

Cette unité de la Marine Nationale fait partie d’une série de 32 contre-torpilleurs de la classe des 300 tonnes qui ont été construits par différents chantiers navals. Ils ne diffèrent entre eux que par des détails et les améliorations qui ont été apportées constamment aux ensembles propulsifs, chaudières et machines (Leur puissance totale dépassera les 7000 CV).

L’Espingole tout comme son sister-ship le Fauconneau a été construite en 1900 par les chantiers Augustin Normand S.A. au Havre. Profilée et basse sur l’eau, elle mesurait 56 m par 6 m pour 302 tonnes. Elle était propulsée par 2 hélices entraînées par 2 ensembles chaudière aquatubulaire Du Temple avec machine à triple expansion de 2600 CV unitaire, lui autorisant une vitesse de 27 nœuds maximum.

L’armement consistait en 1 canon de 65 mm à tir rapide sur kiosque, de 6 pièces de 47 mm à tir rapide positionnées de chaque côté, de 2 tubes lance-torpilles à cuillère sur affût rotatif (Un à l’arrière et le second au milieu) avec une torpille de 381 mm modèle 1887 de réserve pour chacun.

L’équipage était composé de 62 hommes dont 4 officiers.

Sa carrière débute en 1901 à l’escadre du Moyen Orient, où elle participe à des manœuvres en Turquie, et se poursuit à Rochefort et Toulon.

Le 4 février 1903, lors d’exercices le long des côtes varoises, l’Espingole en formation avec l’Epée heurte à pleine vitesse le Sec de Taillat dans la Baie de Cavalaire et s’y échoue. La Hallebarde qui suivait évite de justesse la roche. Aussitôt on allège le bateau en retirant l’armement et en jetant le superflu. La Hallebarde prend l’Espingole en remorque afin de l’amener vers la plage de Cavalaire. Mais l’Espingole s’enfonce de plus en plus et l’aussière se rompt en blessant deux marins. Rien ne peut l’empêcher de couler et les diverses tentatives de renflouement échouent (La chaîne encore visible en travers de l’épave en témoigne).

 

LA PLONGEE 

L’épave de l’Espingole qui repose à 39 m dans la Baie de Cavalaire, non loin du Cap Lardier, est intéressante car elle reste l’unique représentante de cette classe de contre-torpilleurs à deux machines. Son état, bien que très dégradé sur la poupe, permet de bien visualiser ce type d’unité, très puissante pour l’époque.

L’ensemble, légèrement incliné sur bâbord à l’origine, est sectionné en plusieurs tronçons. La proue, désolidarisée, est maintenant complètement affalée sur bâbord et les membrures permettent d’imaginer sa finesse. Ensuite l’ensemble de la machinerie est impressionnante et on peut observer à loisir les deux ensembles en tandem et en vis à vis, le bordé ayant disparu. Les briques de combustible (marquage RB pour la mine Rochebelle des Cévennes) jonchent le fond de sable de chaque côté. Sur l’avant, où se trouvaient les quartiers des hommes d’équipage, des obus de 65 et de 47 sont encore visibles.

La faune est abondante au milieu de ces entrelacs de tuyauteries. Chapons, congres, poulpes et crustacés divers apprécient l’endroit. Les éponges encroûtantes illuminent maintenant ces tôles plus que centenaires.

Une plongée suffit à en faire le tour, mais d’autres sont nécessaires si l’on est un peu curieux.

Ici l’utilisation du Nitrox EAN32 est limite mais peut convenir si on accepte une PPO² de près de 1,6 (Demander plutôt un 30%).

 Note. On peut se référer à un article sur la tentative de remorquage de l’Espingole paru dans l’Illustration n°3129 du 14 février 1903.

   

Diaporama

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